Article paru le 04 Mars 2020, dans le journal “La montagne Entreprendre”
Encore étudiant à Brive (Corrèze), il vient de créer une société spécialisée dans l’éco-pâturage
Assurer l’entretien des espaces verts grâce à des moutons, un étudiant briviste y croit, au point de créer sa société d’éco-pâturage.
L’éco-pâturage, c’est déjà une réalité en Limousin. En Haute-Vienne, des animaux interviennent sur des terrains privés acquis par l’État pour construire des routes, mais restés en dehors de l’emprise du domaine public.
A Tulle, en Corrèze, des agnelles et un âne ont brouté l’herbe du parc du Chambon. En Creuse, en 2016, 75 brebis ont pâturé librement, avec leur berger, dans la vallée de la Creuse.
Les ovins à la place des tondeuses thermiques
Installé à Brive, étudiant en alternance (master) entre une école de commerce de Toulouse et une PME de Saint-Viance, Jean Landes veut aller plus loin. La société qu’il vient de créer, Monsieur Mouton, met à la disposition des entreprises et des collectivités des moutons pour assurer l’entretien de leurs espaces verts. En gros, les ovins remplacent les tondeuses.
Le jeune chef d’entreprise a ses premiers contacts : une entreprise dans le Gers, une autre en Corrèze… La société peut intervenir dans tout le Sud-ouest de la France :
« Je m’occupe du suivi vétérinaire, du transport des animaux, de l’installation des clôtures, des points d’eau et d’un abri. Il ne s’agit pas de faire du commerce de viande de mouton. » JEAN LANDES
Une économie par rapport aux moyens classiques
Selon Jean Landes, ce mode d’entretien présente plusieurs avantages : « C’est écologique, attractif et donne une image positive. Les moutons se révèlent aussi très efficaces pour entretenir des terrains en pente, des bassins d’orage, des stations d’épuration, voire des friches naturelles pour les collectivités, ou les pieds d’immeubles. Les déjections peuvent recréer une biodiversité, en servant d’engrais naturel. »
Il met aussi en avant une économie, « jusqu’à 25 % », par rapport aux moyens classiques. En matière d’éco-pâturage, les prestations annuelles (du printemps à l’automne), varient de 2.500 à 4.000 € l’hectare (cinq à six animaux pour cette surface). « Je suis plutôt entre les deux », précise le gérant de Monsieur Mouton.
Devenir « un entrepreneur responsable »
Originaire du Lot, il s’est associé avec ses parents, qui ont une société spécialisée dans l’entretien des espaces verts à Bio, près de Gramat.
Il y voit aussi un bon moyen de faire la promotion de races ovines du Lot ou de la Corrèze : « J’ai envie de travailler avec des brebis caussenardes ou limousines. Pour moi, ce projet correspond aussi à l’envie de devenir un entrepreneur responsable ».